Résidence en cours

Laure Winants


Seascapes

Laure Winants en Arctique

Laure Winants est une artiste-chercheuse basée entre Paris et Bruxelles. Laure collabore avec des groupes de recherches transdisciplinaires, notamment avec CNRS/CNES sur la pollution atmosphérique dans les Pyrénées via le projet Albedo 2021, le laboratoire de volcanologie en Islande sur le monitoring des phénomènes naturels et anthropiques tels que les activités volcaniques avec Phenomena 2022, ou encore l’Institut Polaire avec le projet Time Capsule 2023-2024. Ses recherches mettent en évidence les façons dont les organismes vivants sont hautement interdépendants les uns des autres et de leurs environnements, et l’importance de donner la parole aux entités autres qu’humaines. Elle travaille sur des matières sensibles et crée des œuvres actives qui réagissent à leur environnement ; la lumière, le temps, la température, l’humidité. Lors de missions polaires, Laure travaille directement dans les éléments et se joint à l’expédition scientifique. Les expérimentations sont nombreuses : capter la composition de la lumière, capter les inflexions acoustiques des icebergs, imprimer la composition chimique de l’eau. Laure a exposé son travail à l’international à Berlin, Reykjavik, Bruxelles, Paris et bientôt à Stockholm, Luxembourg et Osaka. Son travail est entré dans la collection de plusieurs fondations telles que la Fondation des Arts du Luxembourg et le Palais de Liège.

Laure Winants

Son Projet

Mesurer, cartographier, prélever des échantillons le long des côtes, révéler des éléments invisibles sur la pellicule photographique ou sous la lentille du microscope, autant de procédés qui permettent de traduire une réalité silencieuse dont l’humain est à l’origine. Le scientifique plonge dans le monde infinitésimal des particules et du vivant, étudie les pollutions marines, et partage d’une façon troublante l’obsession de l’artiste.

Pour mettre au jour l’invisible, mon projet est de capturer l’impact des polluants sur le littoral par le biais de la lumière du microscope et par une technique photographique expérimentale et interactive : les photogrammes/chimigrammes. Le chimigramme est un dispositif expérimental qui permet de percevoir visuellement l’acidification et l’interaction des éléments polluants, pesticides, antibiotiques, hormones ou encore de la température, de la salinité ou du niveau d’oxygène de l’eau avec les écosystèmes. Il est le résultat d’une captation liée conjointement à la lumière, aux conditions environnementales et à l’intervention de l’artiste, selon un protocole où se combinent hasard et maîtrise du geste. Cette technique qui allie physique de la peinture et chimie de la photographie a été inventée en 1956 par Pierre Cordier.

Les propriétés chimiques du papier photosensible au contact de la lumière vont être altérées par la composition chimique des échantillons prélevés en mer. L’idée serait d’avoir un tirage grand format (70×120) pour chaque échantillon et donc pour chaque passage sur une

partie du littoral créant ainsi une cartographie sensible de l’impact de la terre sur nos côtes. Travailler sur des grands formats permettra de donner à voir ce qu’il se passe sous la

lumière du microscope à l’échelle humaine. Une différence d’échelle intéressante pour donner leur juste place aux micro-organismes.

L’ensemble des pièces feront partie d’une installation immersive, où les pièces photo scéniques seront en interaction avec un paysage sonore. Pour faire référence à Vinciane Despret “habiter en oiseau” — la parole sera donnée aux éléments et aux autres formes de vies permettant  une immersion sensible du spectateur, parcourant un espace habité par des images inhabituelles, parfois proche de l’imaginaire et de la fiction. Traversé par des sons marins, le spectateur plongera dans ce domaine insoupçonné de l’océan, découvrant par le biais d’une œuvre plastique les enjeux de la pollution marine, la richesse des environnements océaniques et nos actions au quotidien qui bouleversent leur équilibre. Le temps ne s’efface pas, l’Océan imprime continuellement ce que l’on y fait.

Découvrez quelques-unes de ses réalisations inspirées par la vie à bord de Tara :

à venir

Son travail

Refraction #1
Refraction #1 Photogramme 110×160 Unique Piece. A thin sheet of ice from Arctic drilling used as a prism and optic. 78°55’26″N, 11°55’19″E Foto Arsenal, Klima Biennale Wien. © Michael Seirer
Time Capsule #17
Time Capsule #17 Étude de la composition de la lumière sur la matière récoltée lors du forage en Arctique. 78°55’26 « N, 11°55’19 « E © Laure Winants
Arctique par Laure Winants
Recherche expérimentale de terrain sur les phénomènes lumineux et optiques propres à l’Arctique © Laure Winants

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