2023
Yann Bagot
- Dessin
- Tara Europa
Voir, savoir
Diplômé de l’Ecole Nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2008, il développe un travail de dessin autour de la question du paysage et du rythme d’existence des éléments naturels, en utilisant principalement l’encre de Chine et le sel. Régulièrement invité en résidence artistique (Fondation François Schneider en 2018, Abri Mémoire de Uffoltz en 2020, Sémaphore de Grouin en 2021, Abbaye de La Cambre avec la Fondation Sud-africaine pour l’art contemporain en 2022), il travaille dehors, sur le motif, où l’instabilité des éléments l’oblige à faire corps avec le paysage. Plusieurs fois sélectionné pour le Prix de dessin Pierre David Weill de l’Académie des Beaux-Arts, il expose régulièrement en Europe. Ses dessins sont présents dans plusieurs collections privées et publiques.
Yann Bagot
« En résidence sur la goélette Tara, je réaliserai des séries de dessins qui naîtront de la rencontre avec les paysages traversés et la recherche scientifique à bord.
Dans la continuité de ma pratique artistique sur le littoral breton, mes dessins emploieront les réactions de l’encre de chine avec de l’eau de mer qui sera prélevée chaque jour, désir d’œuvrer avec le vivant, de relier chaque dessin à son lieu de création, d’accompagner le protocole d’étude de l’expédition Tara Europa.
Une série de dessins d’observation représentera les espaces aperçus depuis Tara, l’horizon, le ciel, la mer, les côtes. Par le dessin, je chercherai à m’ancrer dans chaque instant, dans la singularité topographique et atmosphérique de chaque lieu. J’inviterai les forces environnantes à imprimer leur présence aléatoire parmi mes tracés : lumière, pluie, écume, nuit, changements de température.
Un second projet de dessins explorera une propriété étonnante de l’encre de chine : mêlée à l’eau de mer, elle perd son unité, se multiplie en divisions infimes. L’eau salée me semble révéler une vie invisible et microscopique, contenue dans l’encre. Cette propriété révélatrice sera le départ de dessins expérimentaux qui s’inspireront des protocoles scientifiques d’analyse de la composition de l’eau de mer, indices de l’équilibre entre le microbiome et les molécules polluantes.
Je souhaite que mes dessins puissent transmettre émerveillement et prise de conscience devant l’existence et la fragilité de ces mondes infimes, clés de voûte de notre monde. On pourrait croire que c’est face au microbiome que Lee Ufan a pu écrire : « Il me semble que ce n’est pas l’univers qui est infini, mais plutôt l’infini qui est l’univers » (Un art de la rencontre, Actes Sud, 2002). »
Découvrez quelques-unes de ses réalisations inspirées par la vie à bord de Tara :
Son Travail
