[Tara Polar Station] Un chantier naval innovant à Cherbourg

La Fondation Tara Océan a confié au chantier naval CMN (Constructions Mécaniques de Normandie), basé à Cherbourg, la construction de son observatoire et laboratoire dérivant dédié à l’étude de l’Arctique à la suite d’un appel d’offre public. La construction d’un tel navire, dont la forme unique est pensée pour la dérive avec la banquise du pôle Nord, est un réel défi technique (formage des tôles, espace, réglementation) qui mobilise une équipe experte et très engagée sur le chantier.

Chantier CMN lors de la construction de Tara Polar Station
Chantier CMN lors de la construction de Tara Polar Station ©François Dourlen-Fondation Tara Océan

Un défi polaire relevé par les équipes de CMN

C’est de toute évidence que CMN a souhaité se positionner pour construire Tara Polar Station car la mission d’exploration et de partage portée par la fondation pour protéger l’Océan et les expéditions qu’elle souhaite mener au pôle Nord sont en accord avec la vision et les valeurs de l’entreprise qui a à cœur d’imaginer, concevoir et construire des navires innovants et performants. 

S’être vu confier cette construction polaire fait aujourd’hui la fierté du chantier naval, de ses équipes et au-delà du territoire du Cotentin. Ce type de projet contribue au développement de compétences et de méthodes de travail différenciantes et innovantes.

Bien que CMN soit doté d’une expérience de plus de 75 ans avec plus de 350 unités livrées dans le monde, la construction de Tara Polar Station a demandé des ajustements à la hauteur de la complexité de construire un tel navire. Plus habitué à construire des navires pour les marines de nombreux pays, la construction d’un navire polaire est une première pour le chantier.

Lorsque l’on obtient un projet de ce type, la première chose à faire est de finaliser la constitution d’une équipe Projet qui sera chargée de sa réalisation.
Ludovic Marie, Directeur de projet chez CMN

Une équipe dédiée à cette construction

En plus de l’architecte Olivier Petit et des experts de la Fondation Tara Océan, le chantier de Tara Polar Station représente une équipe dédiée de 15 personnes comprenant différents postes clefs : Directeur de projet, Responsable étude, Responsable de la construction, Ingénieur Qualité, Responsable achats, Gestionnaire documentaire, Responsable Essais, Planificatrice, Contrôleur de Coûts. Les différentes spécialités de production (soudeurs, mécaniciens, électriciens, etc.) interviennent au fil des phases de construction.

Un planning de référence a été établi en amont de la construction afin d’identifier les différentes phases du projet et les équipes à mobiliser (projet, études, construction, achats, équipements, essais…): 

 Un projet complexe et inédit

La construction de ce navire constitue un défi pour les équipes en plusieurs points :

Le cadre réglementaire Ice Class,  requiert un renforcement de la coque et de la propulsion pour résister aux impacts de glace en navigation. Ce type de règlement s’applique normalement à de grands navires construits en acier et disposant d’une forte puissance propulsive, alors que la station est construite en aluminium, sa motorisation est réduite afin de maximiser la place à bord et limiter son impact environnemental. 

La densité de la structure et le nombre de pièces à assembler (plus de 4500 pièces pour la coque par exemple) a nécessité la mise en place d’une organisation logistique spécifique. Toute l’organisation du chantier a été pensée pour prendre en compte les différentes contraintes de construction, de design et d’ordonnancement.

La mise en œuvre des contraintes glaces associées à la construction a nécessité un effort de spécification particulier de nos équipes et un accompagnement technique auprès de certains fournisseurs pour s’assurer de la fourniture des équipements au juste besoin dans l’espace requis.

Le métronome, c’est le planning. Afin de respecter le planning, il a été nécessaire de mettre en place plusieurs chantiers de production simultanés.

Pour être le plus efficace, CMN a développé différents niveaux de planning organisant des tâches allant de quelques heures à quelques jours. 

“L’ensemble de l’équipe est organisé selon la logique d’un flux tiré sans aucune marge. Tout le monde est conscient que le retard de l’un a des répercussions sur son successeur.” confie Ludovic Marie.

La forme du navire était particulièrement dangereuse pour les collaborateurs avec des pentes quasiment verticales de plusieurs mètres de haut.
Ludovic Marie

En conséquence, le chantier a mis en œuvre des conditions d’accès spécifiques afin de sécuriser les accès au navire: échafaudage particulier, rampe d’accès dans la structure antidérapante, escaliers de chantiers, etc.

Chantier CMN : soudure d’éléments de la coque
Chantier CMN : soudure d’éléments de la coque ©François Dourlen-Fondation Tara Océan

Application des normes polaires contraignantes

L’application des normes polaires a été un challenge pour le chantier. En effet, le chantier a dû intégrer ces contraintes en parallèle de la construction et s’assurer de la conformité au Code Polaire international. A ce titre, quatre sujets complexes ont dû être traités en parallèle de la mise en production :

Coque
©PG-CMN

Mobilisées autour de ce projet essentiel pour l’étude et la préservation de l’océan Arctique, les équipes de CMN et de la Fondation Tara Océan s’organisent au quotidien pour que le projet soit une réussite. Des deux côtés, ce sont des équipes d’hommes et de femmes engagées qui font tout leur possible pour que Tara Polar Station puisse très prochainement mener ses expéditions scientifiques et déployer la nouvelle Stratégie polaire de la France au pôle Nord.

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