2024

Enrique Ramírez


Mon temps, ton temps, les autres temps

Enrique Ramírez

Enrique Ramírez est né en 1979 à Santiago (Chili). Il vit et travaille à Paris (France) et Santiago (Chili). Il a étudié la musique populaire et le cinéma au Chili avant de rejoindre en 2007 le Studio National des Arts Contemporains-Le Fresnoy (Tourcoing, France). Croisant photographie, vidéo, musique et installation, il compose une œuvre politique et poétique qui questionne le sens de l’image et son pouvoir. Une œuvre hantée par la mer, cette mer qu’il a beaucoup sillonnée avec son père, fabricant de voiles de bateaux sous la dictature de Pinochet.

Enrique Ramírez

Son projet

Le 6 avril 1922, à Paris, le physicien Albert Einstein et le philosophe Henri Bergson débattent publiquement du concept de temps.

La mer… n’a pas de temps, c’est-à-dire que sa temporalité, son vieillissement, ne se voit pas comme sur le paysage mais dans ses profondeurs, dans ce que les eaux contiennent. La mer, n’a pas de temps, nous pouvons la regarder exactement comme elle était décrite dans les vieux livres des explorateurs qui ont parcouru le monde, mais nous savons aussi que sous la surface la mer souffre, sa faune et sa flore. Le passage du temps est caché…

“Mon temps, ton temps, les autres temps” est un projet de film et de sculpture sonore qui utilise comme métaphore cette discussion entre Einstein et Bergson. Cette discussion est un point de départ pour travailler sur deux idées différentes : le flux des pollutions en mer et la migration des êtres humains, en mettant l’accent sur le “temps”.

Lorsque le plastique migre, quelle distance est il capable de parcourir, en combien de temps ? quelle est sa provenance, de quelle manière se déplace t-il ? Que reste-t-il dans la mer alors qu’il se désagrège ? Quelle est la durée de vie du plastique ? Combien de temps le plastique vit-il dans notre corps une fois que nous mangeons les poissons qui ont eux-mêmes ingéré du plastique et les polluants chimiques qu’il transporte ? Existe-t-il des parallèles entre certains flux maritimes, touristiques ou migratoires et les plastiques retrouvés dans la mer ?

La sculpture imitera le son de la mer grâce à la collecte de matières plastiques incorporées dans le tambour, et le mouvement s’inspirera de celui de la goélette Tara.

J’aimerais travailler sur la recherche scientifique en lien avec les différentes positions politiques autour de la méditerranée, qui est un lieu de conflit et peut-être le plus grand cimetière du monde… Pourquoi parler de la migration humaine et de la migration du plastique ? Parce que le voyage que fait la goélette Tara est dans une mer qui devient le plus grand cimetière du monde à cause des flux migratoires et par ailleurs aussi une des mers les plus polluées à cause du plastique. Tara voyage en étudiant les compositions chimiques du plastique et des polluants, mais ce plastique se trouve dans une mer remplie d’une histoire politique de laquelle on ne peut pas s’abstraire.

Découvrez quelques-unes de ses réalisations inspirées par la vie à bord de Tara :

A venir

Pré-projet

Pré projet Enrique Ramirez
« Mon temps, ton temps, les autres temps »- Photo de Florian Kleinefenn

Son travail

Résidence d'Enrique
©Enrique Ramírez

Vue de l’exposition Jusque-là, Le Fresnoy. Studio national des arts contemporains et Pinault Collection. Photo : Dmitri Makhomet Courtesy de l’artiste et Michel Rein, Paris/Brussels.

Ocean Lille 3000 ©Enrique Ramírez
© Enrique Ramírez

Océan 33°02’47’’S / 51°04’00’’N, 2013. Vue d’exposition Tu dois changer ta vie ! Tripostal, Lille, France, 2015. Collection MoMA, NYC, USA / FRAC PACA, Marseille, France Courtesy de l’artiste et Michel Rein, Paris/Brussels.

Cruces n°2
© Enrique Ramírez

Cruces n°2, 2014-2022. Collection Centre Pompidou, Paris Courtesy de l’artiste et Michel Rein, Paris/Brussels.

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