Pris dans la glace
Découvrez le témoignage de Marion Lauters, étudiante et intendante à bord de Tara lors de la dérive arctique.
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Je participeExpédition au cœur de la biodiversité du monde planctonique, l’Océan à la loupe.
Quelle est l’ampleur de la biodiversité invisible marine ?
Comment cet écosystème est-il organisé ?
Est-il sensible aux changements globaux induits par l’Homme ?
Vaut-il la peine d’être protégé demain ?
Sans conteste une des expéditions majeures de Tara qui, pendant près de quatre ans, a permis de fédérer différents laboratoires et spécialités scientifiques dans un projet ambitieux pour se conclure en apothéose de découvertes scientifiques. Cette fois, la goélette est partie sillonner presque toutes les mers du globe pour étudier le plancton, ces organismes microscopiques qui dérivent dans l’océan. Près de 35 000 échantillons de virus, de bactéries, d’algues et de planctons ont été collectés et analysés. C’est le plus grand effort de séquençage génétique jamais réalisé sur les organismes marins, mettant en évidence une majorité de gènes microbiens inconnus jusque-là. Cette entreprise colossale et fascinante a reçu une consécration sans précédent avec la publication, en mai 2015, de cinq articles dans la prestigieuse revue Science. Un pas de géant dans la connaissance du monde océanique invisible.
Au quotidien
Une odyssée digne des grandes expéditions planétaires du 19ème siècle à la découverte de la vie à l’instar de Charles Darwin mais avec la technologie du 21ème siècle : celle de l’ADN et du microscope.
Un nouveau monde
La pêche miraculeuse de plancton jusqu’à 1000 m de profondeur à plus de 200 endroits de notre planète Océan a révélé l’inconnu : nous avons multiplié par plus de 100 les types de virus ADN marins connus, découvert plus de 100 000 espèces de microalgues unicellulaires et révélé près de 150 millions de gènes.
Une pollution plastique globale
Dans les filets aux mailles très fines, nous avons collecté également des morceaux de plastique de petites tailles, de l’Antarctique à l’Arctique, partout. On parle de micro-plastiques, majoritairement du polypropylène ou du polyéthylène, présent à la surface de l’Océan un peu partout, à des concentrations variables. Cette découverte dès 2010 nous avait tous révoltée.
La température, un facteur déterminant
L’une des premières découvertes révélées dans le journal Science en 2015 fut la preuve de l’importance de la température pour cette biodiversité microscopique. La structure de l’écosystème bactérien, celui responsable de nombreux services vitaux comme le recyclage de la matière organique, dépend de la température à 0,1 °C près. De quoi soutenir l’importance centrale de l’Accord de Paris, et surtout de son respect aujourd’hui.
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